CRITIQUE – Trois ans après avoir remporté le David di Donatello, le film de Giorgio Diritti sort en France… où l'on découvre un devoir de mémoire peu inspiré.
Oh, insupportable pathos ! Huit cent personnes massacrées par les Nazis, dans la région paysanne de Bologne, ce n’était pas assez pour Giorgio Diritti. Histoire de mieux traumatiser les chaumières, il raconte ce drame à travers les yeux d’une douce fillette. Forcément muette, la fillette.
Il est certes bénéfique de s’attaquer à des tragédies méconnues, afin de les exorciser. Pour le coup, on plonge dans le devoir de mémoire et on nous oblige à sortir les mouchoirs. Exécutions, sang, hurlements d’enfants, L’homme qui viendra ne nous épargne rien… et à l’aide d’un lourd symbolisme, condamne la cruauté – mais en était-il besoin ?
Le réalisateur nous prend pour de pauvres imbéciles, qu’il faut nécessairement émouvoir en surenchérissant sur l’horreur. Un film long, scolaire, naïf, sans rythme ni finesse. Est-ce vraiment par ce type d'œuvres, exempte de réflexion, que l’on rend hommage aux victimes ?

Aucun commentaire:
Publier un commentaire